top of page

Directives de sécurité renforcées pour les journalistes voyageant aux États-Unis : Protéger le travail de presse face à une surveillance accrue aux frontières

New York, États-Unis – Dans un mouvement reflétant les préoccupations croissantes concernant le contrôle aux frontières américaines, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a publié sa première série de directives de sécurité spécifiquement destinées aux journalistes se rendant aux États-Unis. Ces directives interviennent à un moment où les inquiétudes s'intensifient concernant l'impact des politiques frontalières sur la liberté de la presse, en particulier pour les professionnels des médias étrangers.



إرشادات أمنية مُكثفة للصحفيين المسافرين إلى الولايات المتحدة: حماية العمل الصحفي في ظل تزايد التدقيق الحدودي

Catalina Cortes, Responsable par intérim des urgences au CPJ, a déclaré que le comité "a noté une préoccupation croissante parmi les journalistes dont le travail exige de voyager aux États-Unis." Cortes a ajouté que les directives de sécurité publiées "visent à aider les journalistes à gérer ces risques de manière proactive", soulignant la nécessité de fournir aux journalistes les outils nécessaires pour naviguer dans un environnement qui peut être complexe.


Évolution des politiques et leur impact sur les journalistes étrangers


À une époque où les politiques de voyage changent rapidement, le CPJ avertit spécifiquement que le contenu publié par les journalistes étrangers peut avoir un impact direct sur leur statut de visa. Les directives de sécurité stipulent explicitement que "la couverture de sujets politiquement sensibles, tels que les politiques gouvernementales ou les questions de sécurité nationale, peut attirer l'attention des autorités. Il est crucial d'évaluer les risques potentiels avant de publier ou de diffuser." Les directives ajoutent en outre que "la critique des politiques gouvernementales ou des fonctionnaires peut entraîner une attention indésirable de la part des autorités, soyez donc prudent quant à la manière dont les autorités interprètent votre présence en ligne ou son impact potentiel sur votre statut de visa."

Cette hypothèse a été clairement démontrée en juin, lorsque l'écrivain australien Alister Kitchen a été détenu pendant 12 heures et s'est vu refuser l'entrée aux États-Unis. Cela s'est produit après que des agents des douanes et de la protection des frontières à l'aéroport international de Los Angeles aient fouillé son téléphone et l'aient interrogé sur ses opinions concernant la guerre de Gaza et sa couverture des manifestations de l'Université Columbia.

Le CPJ a décrit ce qui est arrivé à Kitchen comme "un cas clair de représailles pour son reportage", notant que cette action "envoie un message effrayant aux journalistes selon lequel ils doivent soutenir le récit officiel ou faire face à des formes de représailles." Le comité a souligné que "les médias étrangers opérant sur le sol américain sont couverts par les protections du premier amendement", mettant en lumière les droits constitutionnels dont les journalistes devraient bénéficier.


Conseils critiques avant le voyage : La préparation est la clé


Pour assurer un voyage sûr et efficace, les experts en sécurité du CPJ ont fourni les conseils suivants aux journalistes se rendant aux États-Unis :

  • Évaluation des risques : Effectuez une évaluation complète des risques avant le voyage, y compris une analyse des menaces potentielles en fonction de la nature de votre travail et de votre expérience.

  • Contacts d'urgence : Identifiez des contacts d'urgence clairs et assurez-vous qu'ils sont facilement accessibles.

  • Plan de communication : Élaborez un plan de communication régulière avec vos collègues, votre famille ou vos amis pour les tenir informés de votre localisation et de votre sécurité.

  • Contacts écrits : Gardez les contacts importants écrits sur papier au cas où vos appareils électroniques seraient confisqués.

  • Contrôle supplémentaire : Soyez préparé à des procédures de contrôle supplémentaires à l'arrivée aux points d'entrée des États-Unis.

Les directives soulignent que "l'agence des douanes et de la protection des frontières des États-Unis (CBP) a le pouvoir de fouiller les appareils électroniques sans mandat ni motif probable." Les journalistes peuvent être invités à fournir des mots de passe, l'accès à leurs téléphones, ordinateurs portables ou comptes de médias sociaux. Un refus pourrait entraîner une détention ou un refus d'entrée dans le pays.


Ressources supplémentaires et conseils pour un passage frontalier sûr


Le CPJ offre des ressources et des conseils précieux pour le passage des frontières, en se concentrant sur la sécurité numérique et la gestion des risques :


Guide de sécurité numérique : Liste de contrôle avant le voyage


  • Sauvegarde et suppression des données : Sauvegardez toutes les données sensibles ou supprimez toute information que vous ne souhaitez pas voir. Il est conseillé de stocker ces données dans un compte cloud non lié aux appareils que vous transportez avec vous pendant le voyage afin d'assurer un accès à distance.

  • Éviter de masquer des informations : Évitez de masquer des informations sur vos appareils, car les autorités frontalières pourraient considérer cela comme illégal et cela pourrait entraîner un examen plus approfondi.

  • Mémoriser les mots de passe : Mémorisez les mots de passe de vos comptes cloud et évitez de les écrire.

  • Protéger les contacts : Protégez vos listes de contacts en supprimant toute information susceptible de mettre vos sources en danger.

  • Chiffrement complet des appareils : Le CPJ conseille "d'activer le chiffrement complet des appareils". Pour les utilisateurs d'iPhone, il est crucial de s'assurer que la fonction "Protection des données avancée" d'Apple est activée, car elle offre un chiffrement de bout en bout.

  • Confidentialité des médias sociaux : Il est important de noter que le chiffrement peut ne pas être efficace si les agents des frontières vous obligent à déverrouiller vos appareils, il est donc conseillé de rendre vos comptes de médias sociaux privés avant de voyager.


Plan d'évaluation des risques avancé


Les journalistes, en particulier ceux qui couvrent les affaires gouvernementales ou de sécurité nationale, doivent se préparer à la possibilité d'un interrogatoire prolongé à la frontière. Les voyageurs en provenance de pays soumis à des interdictions de voyager aux États-Unis ou ceux qui ont la double nationalité sont susceptibles de rencontrer des difficultés accrues. Dans de tels cas, il est conseillé aux binationaux de choisir soigneusement le passeport qu'ils utiliseront à l'entrée aux États-Unis.

Les interrogatoires peuvent être très détaillés, impliquant des questions sur le statut de résidence, le pays d'origine ou de destination, et les antécédents de voyage. Vous devez également vous attendre à être interrogé sur vos affiliations politiques, votre parcours professionnel et votre couverture de sujets sensibles.

Les directives conseillent aux journalistes de se familiariser avec les protocoles de sécurité frontalière et de connaître leurs droits lorsqu'ils traitent avec les autorités chargées de l'application de la loi aux postes frontaliers. Plus les journalistes sont informés, mieux ils seront équipés pour se protéger en cas de détention.


Ressources légales et gestion de la détention


En cas de détention, le CPJ conseille de rester calme et de vous identifier comme journaliste. Évitez de mentir aux agents frontaliers, car cela pourrait constituer un crime.

Bien que les citoyens américains ne puissent généralement pas se voir refuser l'entrée, ils restent vulnérables aux interrogatoires prolongés ou à la confiscation de leurs appareils. Il est donc conseillé de s'entraîner à ce qu'il faut dire si un garde-frontière demande à ouvrir votre téléphone ou votre ordinateur portable. Planifiez soigneusement et établissez des stratégies claires avant de voyager.

Les journalistes invités sont également vulnérables aux changements soudains des politiques de visa. Le CPJ recommande de surveiller les annonces et les mises à jour du département d'État américain concernant les restrictions ou les annulations de visa. Pour minimiser les retards ou les refus, il est conseillé de vérifier les points d'entrée américains qui enregistrent les taux de détention et de refus les plus élevés ou les plus bas.

Dans une section des directives sur ce qu'il faut faire en cas d'interpellation à la frontière, l'American Civil Liberties Union (ACLU) recommande de "garder à portée de main le numéro d'un avocat ou d'une organisation juridique, et de demander à les contacter si vous estimez que vos droits sont violés ou si vous êtes détenu pendant une période inhabituellement longue." En cas d'arrestation formelle, "demandez à parler à un avocat avant de répondre à toute question supplémentaire. Si vous souhaitez exercer votre droit au silence, vous devez le déclarer clairement et audiblement."

En conclusion, la vigilance et la connaissance préalable des risques potentiels peuvent aider les journalistes à travailler en toute sécurité et à obtenir des résultats plus efficaces aux États-Unis. Si vous rencontrez des problèmes graves, vous pouvez contacter l'équipe d'urgence du CPJ par e-mail : emergencies@cpj.org.


Comments

Rated 0 out of 5 stars.
No ratings yet

Add a rating
bottom of page