La Chine Lance la Construction du Plus Grand Barrage Hydroélectrique du Monde : Un "Projet du Siècle" qui Inquiète les Pays Voisins
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- 22 juil.
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La Chine a annoncé lundi le début des travaux de construction du plus grand barrage hydroélectrique du monde, qui sera érigé dans la partie sud-ouest du pays pour un coût estimé à plus de 165 milliards de dollars américains. Ce projet colossal, qualifié de "projet du siècle" par le Premier ministre chinois Li Qiang, s'inscrit dans le cadre du 14e plan quinquennal du pays, annoncé pour la première fois par la Chine en 2020.

Le projet, qui devrait être construit sur le fleuve Yarlung Tsangpo, vise à renforcer considérablement les capacités de la Chine en matière d'énergie renouvelable. Le barrage sera constitué de cinq centrales hydroélectriques en cascade dans le cours inférieur du fleuve, et ces centrales devraient générer environ 300 millions de mégawattheures d'électricité par an, selon l'agence de presse officielle chinoise Xinhua. Pour illustrer l'ampleur de ce projet, il convient de noter que le barrage des Trois Gorges en Chine, actuellement le plus grand barrage hydroélectrique du monde, a coûté environ 35 milliards de dollars et produit 88,2 millions de mégawattheures d'électricité.
Inquiétudes des Pays Voisins et Implications Environnementales
Malgré les ambitions de la Chine en matière d'énergie propre, ce projet suscite de vives inquiétudes dans les pays en aval : le Bangladesh et l'Inde. Le journal britannique "The Guardian" a rapporté que les craintes se concentraient sur la possibilité que la Chine retienne ou détourne l'eau de leurs territoires, ce qui pourrait menacer la subsistance de millions de personnes qui dépendent de l'eau du fleuve pour l'agriculture et l'eau potable. Le fleuve, connu sous le nom de "Brahmapoutre" en Inde, pénètre en territoire indien puis continue son cours vers le Bangladesh.
L'Inde a officiellement exprimé ses préoccupations concernant ce projet. Cependant, les responsables chinois ont affirmé que leur pays ne cherchait pas l'"hégémonie de l'eau" et n'agissait pas pour "réaliser ses intérêts au détriment de ses voisins". Pékin a souligné que le projet créerait des emplois dans la région et contribuerait à l'avancement des énergies renouvelables. En décembre dernier, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a affirmé que la Chine continuerait à maintenir des canaux de communication avec les pays en aval pour assurer la transparence et la coopération.
Outre les préoccupations géopolitiques, les habitants du Tibet ont exprimé des craintes de déplacement des populations locales et des inquiétudes concernant les sites sacrés disséminés le long du fleuve qui pourraient être affectés par la construction du barrage. Dans le même ordre d'idées, les activistes environnementaux ont exprimé leur profonde préoccupation quant à l'impact potentiel de ce projet sur la faune et la flore de la région, caractérisée par sa biodiversité unique.
Alors que la Chine, le plus grand émetteur de carbone au monde, cherche à étendre ses projets d'énergie renouvelable pour réduire les émissions et sécuriser les approvisionnements énergétiques, ce projet massif lui pose un défi considérable pour équilibrer ses ambitions de développement avec ses responsabilités régionales et environnementales.
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